"La Fille TGV"
A Bénédicte
Vous la croyez à Paris
Et hop ! Elle est à Arras.
Vous l’attendez à Denfert
Mais elle est à la Sorbonne.
Vous faites le pied de grue à Sévigné,
Elle sort du Conservatoire.
La fille TGV suit la théorie des Quanta
Temps et espace sont désynchronisés.
Seule sa chevelure laisse flotter quelque parfum éthéré dans les rues,
Seules ses ailes nous laissent quelques tourbillons sucrés,
Seul son sourire imprime sa trace sur les maisons
Et les rideaux se soulèvent.
Même le métro ne se souvient pas.
Le soleil est fatigué : en quel lieu pourvoir sa lumière ?
Alors que la nuit guette, prête à bondir sur nous.
La terre ralentit son cours
Ou l’accélère (c’est selon)
Pour lui faire gagner quelques secondes.
Les arbres se penchent pour mieux l’abriter
Les fleurs s’ouvrent sur son passage
Les oiseaux lui racontent des histoires
Qu’elle couchera sur le papier, bientôt.
Elle est des êtres qui font marcher l’univers,
Pas de ceux qui regardent, amnésiques.
La fille TGV vous donne l’énergie qui vous manque,
L’amour dont vous rêviez,
La connaissance oubliée,
L’art,
Et quand elle se repose,
C’est à vous qu’elle pense.
Juin 2005
Ce poème m'a tellement touchée que j'ai tenu à ce qu'il figure en postface de mon recueil Carnets de TGV. C'est le plus bel hommage que j'aie reçu pour l'être que je suis !