27 Février 2017
Je me souviens de mon premier jour d’école primaire.
Mes copines avaient déjà demandé aux « grandes », l’année précédente, si dans la "grande école" il y avait encore des jouets dans la classe et encore du temps pour jouer.
Les grandes avaient eu un air mi-figue mi-raisin qui ne nous avait pas trop rassurées.
Mais le jour de la rentrée, dans nos pupitres, il y avait des crayons et… des feuilles de papier à carreaux.
Des feuilles ! Des feuilles dans mon pupitre rien que pour moi !
J’ai passé ma matinée les mains sous ma table à bricoler des guirlandes de papier, le déchirant en bandes régulières et les collant pour former des anneaux, passés les uns dans les autres, sous le regard effrayé de ma voisine de table.
Je pensais que la maîtresse ne me voyait pas et je n’avais pas complètement conscience de faire quelque chose de mal.
Pendant ce temps, j’entendais au loin la maîtresse nous expliquer l'école primaire, les cahiers, les crayons, ce qu’on allait apprendre, etc.
Quand la récréation a sonné, je suis allée, très fière de moi, lui montrer ma création.
Et elle a été PARFAITE.
Je lui ai montré ma guirlande et lui demandant si on pouvait la mettre dans la classe pour la décorer et au lieu de se fâcher, elle m’a gentiment répondu que c’était la grande école, maintenant, et qu’on ne devait pas faire ça en classe, et qu’il fallait écouter la maîtresse attentivement.
Avec du recul, je me rends compte qu’elle avait dû voir depuis le début mon petit manège. Elle m’avait laissé faire.
Je lui en ai toujours été très reconnaissante. Sa réponse avait juste été parfaite. Aucune invalidation de la petite créatrice en herbe que j’étais, décidée à mettre de l’esthétique partout, aucune sévérité ; pourtant, je n’ai jamais recommencé et je suis devenue une élève modèle – enfin, attentive en classe ;-)
C’est la première du "panthéon" des très bons maîtres et professeurs que j’ai eus. Il y en a eu des « normaux » et quelques affreux aussi, mais ce n’est pas le plus important.
Ceux qui ont contribué à former l’étudiante puis l’adulte que je suis devenue sont ceux dont je me souviens et auxquels je pense quand j’enseigne.
Et vous, avez-vous eu la chance de commencer l'école avec un maître excellent ?