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Bénédicte Gandois

Entre écriture et musique...

La cour de l'école

La cour de l’école était une vaste cour plantée d’arbres, entourée d’un mur blanc surmonté de tuiles. Elle me paraissait du moins immense du haut de mes six ans. Elle l’était sans doute un peu. Les maîtresses les plus âgées de mes premières années ne disaient pas « allez en récré », elles disaient « allez jouer dans le bois ».

Et on jouait, entre les arbres, derrière eux – je me souviens d’un grand arbre qui se partageait à un mètre, un mètre vingt du sol environ en deux hauts troncs. L’arbre double. Une des cachettes favorites des enfants.

Il y avait aussi un arbre dont les racines tortueuses et sorties de terre servaient parfois de petite chaise, et le plus souvent de piste aventureuse pour bille téméraire, lorsqu’on jouait aux billes.

Et un banc de pierre. Survivance d’un temps où cette cour était le vaste domaine d’une maison imposante que deux demoiselles avaient transformée en école.

Je me demande aujourd’hui comment faisaient ces arbres pour pousser si beaux et si droits dans un sol semé de graviers, ces cailloux boueux en hiver et où volait la poussière en été. Des hêtres, charmes et chênes… et j’ai longtemps gardé une confusion, en ramassant feuilles de chêne et fruits de charme, pensant qu’il s’agissait du même arbre.

Les fruits des charmes (je n’en connais pas le nom) voltigeaient délicatement en tournoyant sur eux-mêmes des feuilles au sol ; on les ramassait et en écartant délicatement les deux parties du fruit, on se les collait parfois sur le bout du nez – frêle déguisement d’un instant – avant de revenir à nos courses, cordes à sauter, billes ou élastiques.

La cour de l'école
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